Jean-Robert IPOUSTEGUY

Pascal GROSDIDIER, jeudi 10 octobre 2013 - 02:27:57





Jean-Robert IPOUSTEGUY

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Sculpteur et Peintre meusien de Dun sur Meuse
1920-2006



Jean-Robert IPOUSTEGUY, pseudonyme de Jean ROBERT est un sculpteur et peintre français né le 6 janvier 1920 à Dun-sur-Meuse et mort le 8 février 2006 à Dun-sur-Meuse dans la vallée de la Meuse.

De son vrai nom Jean ROBERT, il signe ses oeuvres "IPOUSTEGUY", le patronyme de sa mère basque. Amoureux de l'essence de térébenthine que son père utilisait pour peindre le dimanche, IPOUSTEGUY rêvait secrètement de devenir un jour artiste peintre.

A l'adolescence il quitte Dun avec sa famille, pour s'installer à Paris, laissant en partant son enfance, ses rêves, ses peurs. Savait-il qu'un jour, il reviendrait s'éteindre dans le berceau de son enfance ?

C'est en 1938, qu'il débute véritablement sa formation artistique, auprès du professeur Robert Lesbounit. Après des débuts très prometteurs en peinture, le célèbre agent de Picasso, Kahnweiler, lui ouvre ses portes. Pourtant c'est en sculptant qu'il est le plus heureux. Il s'installe alors dans les anciens ateliers du céramiste Le Noble à Choisy-le-Roi, dans lesquels il travaille sans relâche jusqu'à son retour au pays natal en 2003.

Contacté en 1962 par la galerie parisienne de Claude Bernard qui accueillera ensuite les oeuvres de Bacon ou Giacometti, IPOUSTEGUY y réalise sa première exposition personnelle. La collaboration entre les deux hommes durera 25 ans ! La même année, il part en Grèce en voyage de noces et redécouvre l'art grec du Vème siècle av. J.C.

C'est la révélation! Il se dit : " Tu as envie de faire des bonhommes et tu ne le fais pas. Il fallait faire de l'abstrait. Et dès que je suis rentré chez moi, j'ai tout balayé! ". A son retour il sculpte la "Terre" et ne se consacre qu'à la représentation du nu. Pour lui la nudité est le propre de la sculpture. L'anatomie, le mouvement des muscles, toute la mécanique humaine le fascinent.

IPOUSTEGUY se met alors à sculpter des corps, à une époque où la figuration humaine apparaît comme une incongruité en art. " A voir ma sculpture on peut deviner ce dont je souffre. Ma sculpture est le séismographe de mon corps." Alors vont naître de ses mains de multiples corps bien malmenés. Ils seront disloqués, ramassés, tronqués, meurtris ou encore inertes.
IPOUSTEGUY va exhiber le corps accidenté, souvent associé à une action dynamique, voire violente. Regardez "Naissance" qui représente une tête d'enfant sortant de l'utérus de sa mère, "Femme au bain" qui se débat en hurlant ou bien le "Mangeur de gardiens" qui se délecte de viscères humains ! Souvent le corps sera dédoublé ou fractionné comme pour "Louise Labé" et "Val de Grâce". Le dédoublement et le morcellement de ses sculptures racontent une histoire. Elles s'enroulent, s'engouffrent dans un espace, dans une mesure qui s'étale. La sculpture ici nous révèle, non pas un homme pris dans une action instantanée, mais toute une vie en images et en actions. Dissection et dislocation, deux manières de faire disparaître les aspects anecdotiques d'un corps pour n'en souligner que les centres nerveux. Ainsi ses nus écorchés peuvent devenir des anonymes universels. Ce qu'il y a de remarquable dans l'anatomie d'Ipoustéguy, c'est sa mécanisation. Le corps est soumis à son environnement : la société industrielle. Les mouvements sont saccadés, les corps sont désarticulés.

A partir des années 80, après s'être vidé de ses souffrances, de ses peines, IPOUSTEGUY opère un lent retour sur lui-même, cherche un but, discipline son art, s'entoure de mystères. Le corps restera sa principale préoccupation. Mais les anatomies déchirées laissent place aux surfaces lisses et graciles de jeunes femmes, dont les visages sont peut-être le portrait obsessionnel de sa fille trop tôt disparue. Il en résulte une œuvre d'une immense force expressive, pleine d'ironie et de vérités sur nous-mêmes.

Ses œuvres sont imposantes par leurs dimensions et leur portée, exubérantes dans leur attitudes, changeantes au regard du point de vue, inquiétantes dans l'œil. Après s'être violement opposé au monde, IPOUSTEGUY se retire progressivement de la lumière. Pourtant l'homme était désireux de se faire entendre, son œuvre est immense : 612 sculptures, des centaines de peintures, environ 3000 dessins, romans, poésies, films. Ses œuvres sont exposées dans les plus grandes collections publiques et privées du monde entier.

IPOUSTEGUY est décédé le 7 février 2006. Le départ était imminent, il le savait. Et pour son ultime voyage il était revenu revivre dans son village natal de Dun sur Meuse avec pour famille des centaines de géants de bronze.


Ses oeuvres

En 1964, Jean-Robert IPOUSTEGUY reçoit le prix Bright à la Biennale de Venise

1968, le prix de la ville de Darmstadt

1977, le Grand prix national des arts

1984, Chevalier de la Légion d'Honneur

2003, le prix de sculpture de la Fondation Simone et Cino Del Duca à Paris. Il a réalisé 600 sculptures. L’écrivain américain John Updike considère dans son ouvrage Un simple regard que c’est le « plus grand sculpteur français vivant ».

1971, il édifie un ensemble de statues monumentales à l'Institut Paul Langevin et Max von Laue à Grenoble Homme forçant l'unité.

1979, Berlin charge IPOUSTEGUY d'édifier devant le palais International des Congrès, le plus grand ensemble sculptural exécuté depuis la guerre : L'homme construit sa ville.

1982, il réalise l'ensemble de la place Pradel à Lyon.

1985, devant la bibliothèque de l'Arsenal, place du Père Teilhard de Chardin, il installe son Rimbaud L'homme aux semelles devant.

1987, il édifie une Fontaine Béraudier devant la gare de Lyon Part-Dieu.

1989, l'œuvre monumentale À la santé de la Révolution est installée dans le parc Jean Moulin à Bagnolet.

1991, il exécute la statue-colonne Nicolas Appert à Châlons en Champagne, commande de l'Association internationale Nicolas Appert.

1992, il érige une statue en bronze de 8 mètres de haut Protection de la vie à l'Hôpital d'Osnabrück.

1999, il installe Porte du Ciel dans le monastère des Dominicains à Braunschweig et une statue monumentale Ciel, Soleil, Lune à Salzgitter.




Porte du Ciel


En 2001, il installe dans l'église de Dun-sur-Meuse sa sculpture monumentale Mort de l'évêque Neumann, réalisée en 1976. Elle avait été refusée par les Américains.
Certaines de ses œuvres sont présentées à Bar-le-Duc et le Centre Culturel IPOUSTEGUY à Dun-sur-Meuse offre une belle collection, en particulier des marbres.

Son corps a été inhumé le 14 février 2006 au cimetière du Montparnasse (16éme division). Sur sa tombe figure une de ses sculptures.




IPOUSTEGUY, L'Age de la décision (film)



52'
2000
Jacques KEBADIAN





Résumé :


En l’an 2000 IPOUSTEGUY célèbrait ses 80 ans. C'est l'heure du bilan pour ce génie de la sculpture. Jacques KEBADIAN
jette un regard d'ensemble sur cette œuvre monumentale. Cette relation d'amitié entre le sculpteur et le réalisateur qui débuta il y a près de 40 ans a déjà donné lieu à de nombreuses rencontres et collaborations entre les deux artistes. Ce film met en correspondance les pensées intimes, les événements marquants et l'œuvre d'IPOUSTEGUY.


Diffusion : La Cinquième, Images Plus, Planète, Rai Sat (Italie)

Image 16 mm : Renan Pollès
Image & Son : Jacques Kébadian
Montage : Franssou Prenant, Marion Chanon
Producteur(s) : Mahmoud Chokrollahi, Christophe Grébaux
Versions : Français

© Play film - INA - Images Plus - 2000
Liste des musées
• Abu Dhabi, National Museum of Saadiyat Island.
• Baltimore, Baltimore Museum of Art.
• Berlin, Nationalgalerie.
• Bobigny, Fonds départemental d’Art Contemporain.
• Châlons en Champagne, Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Châlons-en-Champagne.
• Chicago, Art Institute.
• Copenhagen, Carlsberg Glyptotek.
• Darmstadt, Hessiches Landesmuseum.
• Dun-sur-Meuse, Centre Ipoustéguy
• Grenoble, Musée d’Art Moderne.
• Hannover, Sprengel Museum.
• London, Tate Gallery.
• London, Victoria and Albert Museum.
• Lyon, Musée des Beaux-Arts.
• Marseille, Musée Cantini.
• Melbourne, National Gallery of Victoria.
• New-Orleans, Virlane Fondation.
• New York, The Museum of Modern Art.
• New York, Solomon R. Guggenheim Museum of Art.
• Oberhausen, Museen Ludwig
• Paris, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.
• Paris, Musée de la Sculpture en Plein Air.
• Pittsburgh, The Carnegie Museum.
• Reno, Nevada Museum of Art.
• Tokyo, Hakone Museum of Art.
• Toulouse, Artothèque.
• Troyes, Musée d’Art Moderne.
• Washington, Hirshhorn Museum and Sculpture Garden.


Publications

Sauve qui peut, Robin, Paris, 1978,
Arcs et traits, dessins et textes, Paris, 1989.
Catalogue raisonné 1938-2000, Dominique Croiset-Veyre, éditions de la différence, 2001 (ISBN 2-7291-1378-9)




On peut voir ces oeuvres dans de nombreuses grandes villes :

"La Terre" à Washington (USA),

"Ecbatane" à Beaubourg (France) et Reno (USA),

"La Femme au Bain" à Boston (USA),

"L'Homme passant la porte" à Darmstadt (Allemagne)et Bar-le-Duc (France),

"La Mort du Père" à Melbourne (Australie),



Centre Culturel de Doulcon






"Retour de bal"






"Louise Labbé"





"Louise Labbé"







vue générale de la galerie Ipoustéguy





"Eté 94" (détail)





"Val de Grâce" (détail)





Bibliographie de IPOUSTEGUY

1960 les guerres du milieu (à compte d'auteur)

1970 leaders et enfants nus (Soleil Noir)

1976 ronds dans l'o et le pessimisme (SIGART - Rome)

1978 sauve qui peut Robin (GRASSET)

1989 arcs et traits (Cercle d'Art Paris - D. M. SARVER)

1991 RIMBAUD l'enfant lettre, avec Bernard TILLIER, (cercle d'art, Paris)

1994 le balmoral des anxieux (Soleil Natal)

1995 l'ombre est toujours juvénile (voix Richard MEYER - Metz)

1997 chronique des jeunes années (la différence Paris)

2001 les passerelles du purgatoire, (à compte d'auteur) puis (la différence Paris)

2002 agent secret (la différence Paris)

2003 l'illustre passion (la différence Paris)

Et de nombreux catalogues sur le dessin, dont Dans le noir et sous la lune (fusains) 1980, Le petit jeu d'Adam et d'Eve, 1991


Ecrits sur IPOUSTEGUY

Pierre Gaudibert et Evelyne ARTAUD, IPOUSTEGUY, monographie, Cercle d'Art, Paris, 1989

John UPDIKE, Just Looking Alfred KNOPF, New York, 1990

John UPDIKE, Un simple regard, Horay, Paris, 1990

IPOUSTEGUY- L'oeuvre complète en 2 volumes, sous la direction de Dieter Ruckhaberle, Kunsthalle, Berlin, Cercle d'art, Paris, 1991

Michaël LIPP, Das Plastiche Werk 1940-1992, Gutenberg Universität, Mainz, 1992

Evelyne ARTAUD, IPOUSTEGUY, parlons, Cercle d'art, 1993

Alain BOSQUET, Bronze, Marbre, IPOUSTEGUY, La Différence, Paris, 1995

Dominique CROISET-VEYRE, IPOUSTEGUY- L'œuvre sculpté, catalogue raisonné 1938-2000, La Différence, Paris, 2001

Françoise MONNIN, Jacques GUERARD, IPOUSTEGUY, sculpteur, Serge DOMINI, Metz, 2003

IPOUSTEGUY- Chirurgie, Françoise MONNIN, La Différence, 2006


Vente IPOUSTEGUY

Hommage à IPOUSTEGUY à travers 60 ans de création
Dans le cadre de la succession de l’artiste, 75 œuvres provenant de l’atelier d’IPOUSTEGUY seront vendues aux enchères le 14 février prochain 2007. Très représentatif de l’œuvre d’IPOUSTEGUY, cet ensemble comprend une trentaine de sculptures, une trentaine d’œuvres sur papier et une dizaine de peintures, réalisées entre 1942 et 2003. L’estimation se situe autour de 500 000 €.

Une oeuvre en marge des courants de l'art du 20e siècle

Jean ROBERT dit IPOUSTEGUY (1920-2006), sculpteur, peintre et poète, a bâti une œuvre en marge des courants de l’art du 20e siècle.
Pour ce fils de menuisier, l’aventure débute en 1938 avec les cours de peinture du soir de la ville de Paris. Très rapidement la découverte de la peinture, puis celle de la sculpture à la fin des années 1940 engagent la construction d’un univers poétique singulier.

La Galerie Claude BERNARD puis la Galerie new-yorkaise Pierre LOEB, organisent, en 1962 et en 1964, les premières expositions personnelles de l’artiste et révèlent son talent.
Dès le milieu des années 60, les œuvres d’IPOUSTEGUY suscitent une reconnaissance internationale et entrent dans les collections privées et les grands musées américains, puis dans les musées scandinaves, allemands et japonais.
Parallèlement, son travail est reconnu et couronné par de nombreux prix internationaux.

En 1964, il reçoit le prix Bright de la 32e Biennale de Venise, suivi en 1968 du premier prix de la ville de Darmstadt et du prix international de dessin de Rijeka, puis du premier prix de sculpture de la Biennale internationale de Budapest en 1973.

A partir de 1971, les commandes officielles se succèdent : l’Homme forçant son unité pour le Centre franco-allemand de recherche de physique nucléaire à Grenoble, L’Homme aux semelles devant placé face à la bibliothèque de l’Arsenal de Paris, L’Homme dans la ville conçu pour la Staatliche Kunsthalle de Berlin, A la santé de la révolution, grand complexe pyramidal installée dans le parc Jean Moulin à Bagnolet à l’occasion du bicentenaire de la révolution française…

Un univers poétique singulier

IPOUSTEGUY se consacre d’abord à la peinture qu’il découvre à la fin des années 1930.
Il expose pour la première fois ses toiles en 1943 à la librairie La Hune, puis au Salon des moins de trente ans.
En 1947, il participe au programme décoratif de l’église Saint-Jacques de Montrouge. Il prend alors pour pseudonyme le nom de jeune fille de sa mère, Ipousteguy.

Dès 1949, il s’oriente vers la sculpture : « je ne trouve pas que la peinture soit en dessous de la sculpture », expliquera-t-il ; « la sculpture m’appelle, c’est tout. Elle m’entraîne »1.
En 1956, il expose au Salon de mai des œuvres construites en plâtre ou en ciment à la géométrie anguleuse. Ses recherches de l’époque sont d’ordre architectural.

En 1958, il sculpte Le casque fendu, bronze à patine noire (est. 3 000-4 000 €), à propos duquel il dira avoir ainsi « brisé l’œuf de Brancusi », un geste hautement symbolique de rupture avec l’abstraction. IPOUSTEGUY« ne sculptera pas le plein de l’œuf, mais l’intérieur des volumes »2, non l’extériorité impénétrable de l’objet, mais le surgissement de sa part cachée.
A la même époque, il réalise Crabe oiseau, 1958, bronze à patine noire estimé 8 000-10 000 €, puis Saint-Jean d’Acre, 1960, bronze à patine brune, estimé 25-30 000 €.



Crabe oiseau, 1958


Héritière d’une « passion surréaliste de l’image », l’œuvre d’IPOUSTEGUY échappe à toute codification artistique. Profondément libre et personnelle, elle se définit d’abord par une poésie résolument tournée vers l’humain.

En 1960, IPOUSTEGUY figure déjà en 1959 dans l’ouvrage de Michel Seuphor, La sculpture de ce siècle, et entre dans le Dictionnaire de la sculpture moderne, édité chez Hazan.
REVELE PAR CLAUDE BERNARD ET PIERRE LOEB

En 1962, IPOUSTEGUY rencontre Claude Bernard qui l’a découvert au Salon de mai. Très vite, il organise dans sa galerie sa première exposition personnelle. Claude Bernard exposera et soutiendra l’artiste jusqu’en 1984. Grâce à lui, il aura accès à l’emploi du bronze et du marbre. Libéré des contraintes matérielles, il pourra dès lors se consacrer entièrement à son oeuvre. L’année suivante, il réalise La Terre, très beau bronze à patine brune (est. 30-40 000 €), symbole triomphant de son retour à la figure. Tandis qu’il « sculpte la terre ramassée dans sa rotondité »3, IPOUSTEGUY convoque une mère mythique et souveraine.

1964 est l’année de sa première exposition personnelle à l’étranger, chez Pierre Lœb à New York. Très vite, ses oeuvres entrent dans les musées et les collections privées américaines : Hirshhorn Museum, Washington ; Carnegie Museum of Art, Pittsburgh ; Metropolitan Museum of Art, New York ; Art Institute, Chicago ; Guggenheim, New York ; Collection Rockfeller, New York…

En 1965, IPOUSTEGUYsculpte Ecbatane, bronze à patine noire et bleue (est. 60-70 000 €), l’une des oeuvres les plus puissantes de son projet créateur. Ecbatane servira à la réalisation du plus grand ensemble sculptural exécuté depuis la guerre, L’homme construit sa ville – commande de la ville de Berlin en 1979 qui installée devant la Staatliche Kunsthalle.

Peinture et sculpture, double langage pour une même poésie

IPOUSTEGUY consacre les années 1966-1967 entièrement à la peinture. Dans l’atelier que lui prête son ami le peintre Szafran, il réalise plus d’une quarantaine de toiles au cours de la seule année 1966. Il peint alors une série de toiles figuratives dans des camaïeux de blanc.




Etudians, 1966-1967



Trois huiles sur toiles présentées dans la vente datent de cette période : Etudians, toile de grand format (130 x 195 cm), 1966-1967, estimée 5 000-6 000 €, Adrenaline, 1967, même format, même estimation, et IPOUSTEGUY -Chirurgie, 1966, toile au format plus modeste estimée 1 500-2 000 €.

En 1967, l’artiste s’attaque au marbre de Carrare. A la surprise générale, il travaille en taille directe. Conçues comme de « petites architectures », ses sculptures montrent alors « coquilles », « creux », « tabernacles » et « endroits protégés »4. Parmi les premières pièces qu’il réalise, citons Sein tactile et Alvéole A – qui est une pièce unique – sculptures en marbre blanc, toutes deux estimées 40-50 000 €.

Au retour d’un voyage en Inde en 1972, IPOUSTEGUY se lance dans la réalisation d’une suite érotique en marbre noir et blanc. Inspirée des frises « pleines d’humour avec leurs impossibles postures sexuelles »5 qui décorent les temples hindouistes, le sculpteur se prend au jeu d’assembler les éléments les uns aux autres sans qu’il n’y ait jamais de composition définitive.
Pièce unique, Gange fleuve de mythes (96 x 410 x 85 cm), est estimée 120-150 000 €.

Au fil de son oeuvre, IPOUSTEGUY continue d’affirmer son amour du bronze. Mentionnons notamment Les Plongeuses, étonnante sculpture en bronze à patine noire de 1968 inspirée de la morphologie de la nageuse Kiki Caron (est. 30-35 000 €), Maison, 1976, bronze à patine chocolat (est. 25-30 000 €), ou Erose en sommeil, 1975, bronze à patine vieil or (est. 8 000- 10 000 €).

De même, la pratique du dessin et de la peinture sous-tend l’ensemble de sa création. atteste le bel ensemble proposé réunissant une trentaine d’œuvres sur papier réalisées entre 1942 et 2003. Les estimations de ces pièces s’échelonnent entre 200 et 500 €.
Le dessin y apparaît comme « la trace et la mémoire du geste du sculpteur ».
Gouache, aquarelle, encre de Chine, acrylique, fusain, déclinent dans leur langage le chant d’un artiste sculpteur et poète. « Le langage est fugace, la sculpture est permanente ; le dessin, c’est ce que peut-être la danse à la musique… Coudes, poignets, doigts, comme dans le geste de la danse… sans résistance de la matière »6, expliquait Ipousteguy.

A travers soixante ans de création, l’unité de l’œuvre d’IPOUSTEGUY prend forme dans la diversité des langages. Portés par de mêmes images poétiques, sculpture, dessin, peinture, écriture, se répondent pour livrer une œuvre soustraite au temps.


Quelques photos Jean IPOUSTEGUY







Scène comique de la vie moderne




La Plongeuse




Mort du Frère




Mangeurs de Gardiens





Homme poussant la Porte





Eglise de Dun - Mort de l'évêque Neumann





Paris Arsenal-homme aux semelles devant







Merci à Françoise MAUCOLIN pour cet article



Association dédiée à l'artiste :

Association "Les Amis d'IPOUSTEGUY"
Centre culturel Ipoustéguy
Avenue de la Gare
55110 Doulcon
Tel : (+33) 608 62 20 06
Fax : (+33) 329 70 92 38
mail : Mail
Site de l’association : Lien















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